
Soly Cisé
©Droits réservés
Art contemporain
Soly Cissé
-
Pays :
Sénégal
-
Médium :
Peinture, Sculpture
Version Mobile
bientôt disponible
Soly Cisé
©Droits réservés
Art contemporain
Pays :
Sénégal
Médium :
Peinture, Sculpture
Exposition Dapper
Le Off de Dapper (05.05.18 au 03.06.18)
Afriques. Artistes d’hier et d’aujourd’hui (21.01.18 au 06.05.18)
Les Mutants (24.03.17 au 14.06.17)
Bibliographie Dapper
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Biographie
Né à Dakar en 1969, Soly Cissé est peintre, sculpteur, vidéaste et scénographe. Après être sorti major de sa promotion de l’école des Beaux-Arts de Dakar en 1996, Soly Cissé est sélectionné en 1998 aux biennales de São Paulo et de Dakar, puis en 2000 à celle de La Havane. Son travail suscitant de plus en plus d’intérêt, il voyage à travers l’Europe (notamment en France, en Allemagne, en Suisse, en Grande-Bretagne) où il expose régulièrement dans des galeries et des centres d’art. Soly Cissé a fait partie de l’exposition collective Sénégal contemporain organisée par le musée Dapper en 2006. Le musée Dapper lui a consacré une exposition individuelle, Les Mutants de Soly Cissé, en 2017. L’artiste est également présent à l’échelle internationale et a participé à de prestigieuses expositions, salons et foires.
Soly Cissé, Champ de coton, 2018
« L’œuvre invite habitants et visiteurs de l’île de Gorée à faire acte de mémoire et à voyager avec ces âmes vers Saint-Domingue, vers la Louisiane, l’Alabama, la Géorgie et le Texas… Là-bas, de l’autre côté de la porte sans retour, ceux qui ont survécu à la traversée ont connu l’enfer, loin de la terre-mère. À première vue, rien ne vient choquer notre regard. Malgré le sujet traité par l’artiste, pas une once de violence ou de provocation visuelle crue ne vient nous malmener. Le sang versé, l’inimaginable souffrance sont pourtant bien là, symbolisés par une simple fleur couleur d’innocence : la fleur de coton. Le froid et dur métal est métamorphosé en la plus douce des fleurs. »
Salimata Diop.
La race humaine.
Le lever du soleil.
Je préfère être une couleur car ce triste monde mérite d’être coloré.
Découvrez certaines œuvres exposées durant l'exposition de 2017 au musée Dapper
Soly Cissé, qui a reçu au Sénégal un enseignement plutôt académique, a interrogé les grands courants artistiques du XXe siècle – pop art et néo-expressionnisme notamment – et s’est indéniablement approprié certaines de leurs pratiques, les revisitant pour élaborer une démarche singulière et originale.
Dans ses œuvres, des éléments, a priori non destinés à être assemblés, sont réunis. Des formes mi-humaines, mi-animales se frôlent ou se mêlent. Des lettres, tags, chiffres, codes barres, collages de magazine les côtoient en symbolisant la société de consommation, omniprésente.
Les repères sont brouillés à dessein comme pour rendre plus ardue la quête du sens. Parfois s’inscrivent ici ou là un logo, un extrait de texte, sur lequel l’artiste a dessiné : manière d’imposer son propre univers et de faire partie d’une histoire qui maintient à distance les plasticiens des pays émergents. Soly Cissé donne à voir ses questionnements sur le monde, sur ses incohérences, ses injustices. C’est de sa part, davantage qu’un engagement politique, une prise en compte des réalités sociales et économiques qui entravent le développement de l’Afrique. Le plasticien a puisé dans la culture populaire des éléments visuels appartenant à des univers différents. Dans cette perspective, isolés de leur contexte, réinterprétés et donc intentionnellement désacralisés, masques et statuettes sont intégrés dans un monde virtuel. Ici des bribes de textes apparaissent dans la bouche d’un masque. Là un cimier tyi wara des Bamana (Mali) surmonte un corps féminin.
Cette distanciation, notamment par le détournement, permet de maintenir l’œuvre dans sa dimension contemporaine. Par ce procédé, les pratiques cultuelles – évoquées implicitement ou non – laissent des traces que l’artiste nous propose peut-être de décrypter.
L’art de Soly Cissé est marqué par l’ambivalence ; celle-ci caractérise des figures qui intègrent plusieurs registres de représentation. Ainsi, dans Les Initiés, des êtres indéfinissables semblent appartenir à des mondes lointains. Deux d’entre eux affichent le hiératisme de statues gardiennes d’un lieu sacré. Des référents issus du religieux ? Il ne s’agit cependant pas d’enfermer l’inspiration de l’artiste dans les limites étroites d’un patrimoine « africain », mais au contraire de déceler comment des éléments culturels participent d’une démarche globale ouverte sur le monde contemporain.
Permettant de conforter les relations avec les esprits et les divinités, la connivence des espèces humaines et animales est constante dans les référents culturels d’un grand nombre de sociétés de l’Afrique subsaharienne.
Elle détermine des conduites rituelles spécifiques qui marquent tant les actes de la vie privée que collective… Soly Cissé nomme d’ailleurs ses figurations animales les « Soso » ; il a accolé la syllabe « so » de Soly et de Socé, le nom du peuple apparenté au groupe mandingue auquel appartient son père. Dans la création foisonnante de l’artiste, un animal étrange s’impose. Il ressemble à un petit félin, qui lorsqu’il est représenté plusieurs fois sur une même œuvre produit un effet saisissant, donnant l’impression d’une meute de prédateurs errants. Curieusement, cette figure récurrente est dotée, le plus souvent, d’un regard presque humain avec des yeux exorbités. Elle paraît être l’unique rescapée d’un violent séisme. Est-ce un intercesseur, un médiateur privilégié des hommes ? Dans d’autres œuvres, personnages cornus, moutons, hyènes se distinguent, et l’artiste semble presque toujours souligner leur rôle dans l’environnement.
08.01.18 - Infos Dapper
18.09.18 - Infos Dapper